Dr Marie CASTETS (INSERM Lyon)

Les travaux de l'équipe INSERM co-dirigée par le Dr Marie Castets (CR1 Inserm, HDR) et le Dr Jean-Yves Blay (PUPH, HDR) portent sur la mort cellulaire et les cancers. Grâce au soutien d’Eva pour la Vie (55000 euros) et d’autres associations, cette équipe développe actuellement ces axes de recherche sur les rhabdomyosarcomes, les ostéosarcomes et les neuroblastomes ...

Témoignage du Dr Marie Castets

" Près de 500 enfants en France et 80 000 à travers le monde décèdent chaque année d'un cancer. Il y a 50 ans, moins de 25% guérissaient. La situation s'est grandement améliorée avec l'avènement des chimiothérapies, initialement développées pour les adultes mais dont ont bénéficié les enfants. On estime que 3 enfants sur 4 guérissent actuellement. Pourtant, un enfant sur 4 ne guérira pas et cette situation ne s’est pas beaucoup améliorée depuis le début des années 2000. De plus, les traitements actuels restent agressifs et sont à l'origine de séquelles plus ou moins invalidantes chez un grand nombre d’enfants. 

Le devoir d'un pédiatre oncologue est de soigner en préservant au maximum la qualité de vie. Il est donc urgent de comprendre les spécificités des cancers des enfants & adolescents, et d'identifier leurs causes moléculaires pour imaginer de nouveaux traitements, plus efficaces et moins aggressifs pour des organismes en développement.

Notre projet de recherche actuel s'inscrit dans cette perspective et a pour objectif de comprendre les mécanismes à l'origine de la résistance des cellules tumorales à la mort. En effet, lorsqu’une cellule devient anormale, se localise hors de son tissu ou est en excès, elle est normalement éliminée par l’activation de signaux aboutissant à sa propre mort. La capacité à résister au déclenchement de ce suicide est l’une des caractéristiques acquises par les cellules tumorales. De plus, le blocage de ces programmes de mort cellulaire est impliqué dans la résistance aux traitements.

Afin d’améliorer la prise en charge médicale de cancers chez l’enfant, notre projet a pour objectif d’identifier les anomalies à l’origine de ces mécanismes de résistance à la mort cellulaire et de développer de nouveaux composés qui pourraient servir de médicaments pour la rétablir.

Notre stratégie repose sur 2 axes principaux :
1) la réalisation d'études dites large échelle pour établir une cartographie des points de blocage de la mort cellulaire, notamment en réponse aux traitements ;
2) la caractérisation du rôle des anomalies identifiées dans la transformation des cellules normales en cellules tumorales et leur définition en tant que nouvelles cibles thérapeutiques, grâce à des analyses sur différents modèles cellulaires, notamment tridimensionnels.

Grâce au soutien d’Eva pour la Vie et d’autres associations, nous développons actuellement ces axes de recherche sur les rhabdomyosarcomes, les ostéosarcomes et les neuroblastomes. La cartographie dynamique et exhaustive des voies de mort cellulaire est en cours de réalisation pour ces 3 cancers. Deux gènes candidats sont à l’étude dans le rhabdomyosarcome, afin de définir s'ils constituent effectivement des leviers moléculaires activables pour restaurer la mort cellulaire dans ces tumeurs, et imaginer ainsi de nouvelles pistes thérapeutiques."



Mise à jour mai 2022

ANT1, rhabdomyosarcomes et myogenèse 

Les rhabdomyosarcomes sont la forme la plus fréquente de tissus mous chez les enfants et les adolescents. Ils constituent un groupe hétérogène de cancers, ce qui complique la prise en charge des jeunes patients. Leur unique point commun est de présenter certaines ressemblances avec les muscles.

Nous avons donc cherché à mieux comprendre ces cancers au travers d’une comparaison avec les mécanismes moléculaires mis en jeu au cours du développement musculaire, et de pathologies touchant ces tissus telles que les dystrophies.

Nous avons montré qu’ANT1, une protéine impliquée dans la production d’énergie dans le muscle, est en quantité anormalement faible dans les rhabdomyosarcomes. Grâce à des approches de génie génétique, nous avons observé que l’augmentation du niveau d’expression d’ANT1 suffit à bloquer la multiplication des cellules tumorales et à augmenter leur sensibilité à des chimiothérapies.

Le ciblage de ANT1 pourrait donc être un levier thérapeutique dans la prise en charge des rhabdomyosarcomes.

Publications scientifiques

Low expression of ANT1 confers oncogenic properties to rhabdomyosarcoma tumor cells by modulating metabolism and death pathways 
https://www.nature.com/articles/s41420-020-00302-1 
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32728477/

 

NOUS SOUTENONS AUSSI..

VIRTU THERAPEUTICS (Nice)

Eva pour la vie & Grandir sans cancer ont, de par leur engagement financier, fortement accéléré le démarrage d’une start-up du médicament liée à la volonté de développer une petite molécule innovante pour le traitement du glioblastome, une tumeur du cerveau de l’adulte et de l’enfant très agressive et généralement incurable. Les dirigeants de cette start-up nous expliquent leurs travaux, perspectives et l'importance de favoriser le développement de petites sociétés axées sur des cancers rares, en particulier les cancers pédiatriques les plus agressifs ...

Dr Fabienne MEGGETTO (INSERM Toulouse)

Le Dr Fabienne Meggetto est directrice de recherche à l’INSERM de Toulouse, au sein d'une équipe d'excellence dont les travaux de recherche portent sur les lymphomes chez l’enfant. L'association Eva pour la vie a décidé d'apporter une aide de 50000 euros pour le démarrage d'un projet ambitieux et transversal, qui pourrait permettre de trouver de nouvelles voies thérapeutiques pour les lymphomes de mauvais pronostic, mais aussi, d'autres tumeurs solides tels que le neuroblastome....

Dr Sébastien APCHER (IGR, Villejuif)

Le Dr Sébastien APCHER est un chercheur INSERM responsable de l’équipe « Epitopes non-conventionnels et réponse immunitaire anti-cancéreuse » à l’INSTITUT GUSTAVE ROUSSY de Villejuif. Il a décidé d’orienter ses travaux de recherche sur les cancers de l’enfant. Eva pour la vie soutient financièrement cette équipe, d'une façon durable. Interview ...

Dr Max PIFFOUX (Centre Léon Bérard, Lyon)

Le Docteur Max PIFFOUX - sous la responsabilité de l’équipe "Apoptose et cancer" coordonnée par Aurélie DUTOUR au CLB - est le responsable scientifique du projet de recherche suivant : " De l'induction autophagique comme booster de la réponse aux immunothérapies : essai d'une nouvelle classe thérapeutique, les mimétiques de la restriction calorique, dans le modèle d'ostéosarcome pédiatrique". Eva pour la vie & Aidons Marina ont décidé de co-financer le lancement de ce projet, en apportant une subvention de 40000 euros.

Dr Patrick AUGUSTE (INSERM Bordeaux)

Depuis plus de 20 ans, cet enseignant chercheur travaille sur le cancer. Et cela fait presque 10 ans qu'il s'est dirigé dirigé vers le cancer du rein ou carcinome rénal. En rejoignant l'équipe du Dr Christophe Grosset (Inserm, équipe MiRCaDe), il voulait mettre à profit son expérience et franchir un nouveau pallier en travaillant sur les cancers de l'enfant. Il est à l'initiative d'un projet ambitieux, qui implique plusieurs chirurgiens, médecins et chercheurs internationaux, sur l'étude du néphroblastome (ou tumeur de Wilms) chez l'enfant, cofinancé par l'association Eva pour la vie et Aidons Marina ...



Dr Olivia FROMIGUE (Institut Gustave Roussy)

La résistance aux traitements est un problème clinique majeur, en particulier dans le cas des ostéosarcomes, tumeurs osseuses touchant les enfants ou adolescents. En effet, la chimiothérapie, associée à la chirurgie, est le pivot central du traitement actuel. Or de nombreux ostéosarcomes sont ou deviennent résistants à ces médicaments antiprolifératifs. Les récidives et/ou l’apparition de métastases sont alors fréquentes. 2 patients sur 5 ne pourront être guéris ! L’ostéosarcome est donc un cancer pédiatrique à pronostic sombre pour lequel il est absolument nécessaire d’identifier les moyens de contrecarrer la résistance aux traitements afin d’améliorer les chances de guérison des patients.



Dr Christophe GROSSET (INSERM Bordeaux)

Depuis 2012, le Dr Christophe Grosset étudie l’hépatoblastome, une tumeur du foie qui touche les très jeunes enfants. la principale difficulté est de traiter les patients souffrant de métastases ou d’une tumeur inopérable et résistante au traitement. Avec l'appui de l'association Eva pour la vie, l’équipe a mis en place un nouveau modèle d’hépatoblastome dans l’embryon de poulet qui permet de tester l’efficacité de nouvelles molécules thérapeutiques (comme les microARNs) et de faciliter l’étude de ces tumeurs en laboratoire. Son équipe s'investit également dans la recherche sur les tumeurs du tronc cérébral, avec des résultats prometteurs.

Dr Martin HAGEDORN (INSERM Bordeaux)

Depuis Septembre 2014, le Dr Martin Hagedorn pilote une équipe constituée de chercheurs (Caroline CAPDEVIELLE, Farah RAHAL, Justine CHARPENTIER et Mélissa MENARD) qui consacre ses travaux de recherche à l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques dans les tumeurs du tronc cérébral et à l’amélioration de ses modes de traitement. Des travaux reconnus par plusieurs équipes & experts scientifiques européens. 



Dr Annie SCHMIDT (INSERM Nice)

L'équipe de recherche du Dr Alliana Schmid porte sur le traitement des métastases pulmonaires d'ostéosarcome, tumeur osseuse maligne la plus fréquente chez l’enfant et l’adolescent avec 150 nouveaux cas par an. Grâce au progrès de la chimiothérapie couplée à l’optimisation des techniques chirurgicales, le taux de survie atteint 60 à 70 % pour les patients présentant un ostéosarcome non métastatique. A l'inverse, la mortalité est très élevée pour les jeunes patients atteints d'ostéosarcomes métastatiques, d'où la nécessité absolue d'accélérer la recherche sur ces pathologies ...


Dr Eddy PASQUIER (CNRS Marseille)

Les travaux de recherche du Dr Pasquier se focalisent principalement sur le repositionnement de médicaments qui consiste à tester, dans de nouvelles indications thérapeutiques, des médicaments déjà approuvés par les autorités sanitaires. Le but de ce travail est d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques pour les cancers les plus difficiles à traiter et ainsi améliorer la prise en charge des patients atteints de ces formes agressives et réfractaires aux traitements. En particulier, les cancers pédiatriques (neuroblastome), les tumeurs cérébrales affectant les enfants comme les adultes (glioblastome, medulloblastome) ainsi que certaines formes rares de cancer (angiosarcome).



Pr Sébastien PAPOT (Université de Poitiers)

Fin 2018, la région Nouvelle Aquitaine a accepté de cofinancer avec Eva pour la vie le projet de recherche "Etudes biologiques et précliniques de nouveaux agents anticancéreux, dont certains ciblant EZH2/PRC2, dans le traitement de l’hépatoblastome hautement proliférant", mené par le Pr Papot et le Dr Grosset. L'association Eva pour la Vie a pris en charge à hauteur de 50% du coût l'achat d'un équipement de laboratoire (d'un montant de 9 000€) nécessaire au bon déroulement de ces travaux.

La recherche épidémiologique

Si le développement de voies thérapeutiques adaptées à l'enfant est indispensable (pour tenter de sauver les enfants qui aujourd'hui, demeurent sans solution thérapeutique et/ou pour réduire les effets secondaires), nous n'oublions pas une réalité tout aussi forte : sur les 50 dernières années, le nombre d'enfants touchés par un cancer n'a jamais baissé. Beaucoup reste à faire en matière de prévention, tant au niveau de la recherche que de la réglementation. Eva pour la vie intervient activement en co-financant des études environnementales. La première d'entre elle, HAPPI, visait à faire analyser par le laboratoire KUDZU SCIENCE des échantillons de poussière prélevés dans des habitations riveraines de vignes - accueillant des enfants ou des femmes enceintes - ainsi que dans une salle de classe d’école primaire.

André Cicolella (RES, Paris)

André Cicolella est un chimiste, toxicologue et chercheur français en santé environnementale, spécialiste de l’évaluation des risques sanitaires. Eva pour la vie a co-financé, avec le collectif REGARDS, la transposition française d'une étude menée au Danemark à partir des registres de cancer et de consommation des médicaments, qui avait mis en évidence un risque multiplié par 3 d'ostéosarcomes et par 2 de lymphomes hodgkiniens et non hodgkiniens en cas d'exposition via des médicaments utilisant le phtalate DEP (DiEthyl Phtalate) dans les médicaments gastro-résistants.