Le Journal of National Cancer Institute a publié en juin 2022 une étude menée au Danemark à partir des registres de cancer et de consommation des médicaments. Un suivi sur 20 ans met en évidence un risque multiplié par 3 d'ostéosarcomes et par 2 de lymphomes hodgkiniens et non hodgkiniens en cas d'exposition via des médicaments utilisant le phtalate DEP (DiEthyl Phtalate) dans les médicaments gastro-résistants. Le risque est statistiquement significatif au seuil de 95 %.
La transposition à la réalité française sur un plan purement démographique (270 cas sur 20 ans) donne un ordre de grandeur mais ne doit pas être prise au pied de la lettre, en raison du manque de comparaison sur les consommations spécifiques de chaque pays.
Il apparaît plausible que la contamination de l'enfant et de l'adolescent via les sources environnementales (principalement les produits de soins personnels) ait pu jouer un rôle.
La littérature scientifique met clairement par ailleurs en évidence le fait que le DEP ne peut pas être considéré comme un excipient neutre. Il interagit avec les autres phtalates voire avec d'autres familles de Perturbateurs Endocriniens, comme les perfluorés dans la genèse de maladies infantiles. Il impacte par ailleurs plus spécifiquement les ostéoblastes.
Les résultats suggèrent que ce phtalate devrait être éliminé des produits de consommation et en priorité des médicaments. La récente feuille de route de la Commission européenne sur les produits chimiques a prévu l'élimination des grandes familles de perturbateurs endocriniens comme celle des phtalates.
Références :
Sarah Bachir "Cancers de l’enfant, phtalates et médicaments" Mémoire de stage de 5ème année de Pharmacie Filière Industrie et Recherche - Spécialité Toxicologie.Faculté de Pharmacie de Paris.
Thomas P Ahern , Logan G Spector , Per Damkier , Buket Öztürk Esen, Sinna P Ulrichsen, Katrine Eriksen , Timothy L Lash , Henrik Toft Sørensen , Deirdre P Cronin-Fenton . Medication-Associated Phthalate Exposure and Childhood Cancer Incidence J Natl Cancer Inst . 2022 Jun 13;114(6):885-894. doi: 10.1093/jnci/djac045
Stage de Sarah Bachir effectué au Réseau Environnement Santé d'avril à août 2022. Maître de stage André Cicolella.
Depuis plus de 20 ans, cet enseignant chercheur travaille sur le cancer. Et cela fait presque 10 ans qu'il s'est dirigé dirigé vers le cancer du rein ou carcinome rénal. En rejoignant l'équipe du Dr Christophe Grosset (Inserm, équipe MiRCaDe), il voulait mettre à profit son expérience et franchir un nouveau pallier en travaillant sur les cancers de l'enfant. Il est à l'initiative d'un projet ambitieux, qui implique plusieurs chirurgiens, médecins et chercheurs internationaux, sur l'étude du néphroblastome (ou tumeur de Wilms) chez l'enfant, cofinancé par l'association Eva pour la vie et Aidons Marina ...
La résistance aux traitements est un problème clinique majeur, en particulier dans le cas des ostéosarcomes, tumeurs osseuses touchant les enfants ou adolescents. En effet, la chimiothérapie, associée à la chirurgie, est le pivot central du traitement actuel. Or de nombreux ostéosarcomes sont ou deviennent résistants à ces médicaments antiprolifératifs. Les récidives et/ou l’apparition de métastases sont alors fréquentes. 2 patients sur 5 ne pourront être guéris ! L’ostéosarcome est donc un cancer pédiatrique à pronostic sombre pour lequel il est absolument nécessaire d’identifier les moyens de contrecarrer la résistance aux traitements afin d’améliorer les chances de guérison des patients.
Depuis Septembre 2014, le Dr Martin Hagedorn pilote une équipe constituée de chercheurs (Caroline CAPDEVIELLE, Farah RAHAL, Justine CHARPENTIER et Mélissa MENARD) qui consacre ses travaux de recherche à l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques dans les tumeurs du tronc cérébral et à l’amélioration de ses modes de traitement. Des travaux reconnus par plusieurs équipes & experts scientifiques européens.
Les travaux de recherche du Dr Pasquier se focalisent principalement sur le repositionnement de médicaments qui consiste à tester, dans de nouvelles indications thérapeutiques, des médicaments déjà approuvés par les autorités sanitaires. Le but de ce travail est d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques pour les cancers les plus difficiles à traiter et ainsi améliorer la prise en charge des patients atteints de ces formes agressives et réfractaires aux traitements. En particulier, les cancers pédiatriques (neuroblastome), les tumeurs cérébrales affectant les enfants comme les adultes (glioblastome, medulloblastome) ainsi que certaines formes rares de cancer (angiosarcome).
Les travaux de l'équipe INSERM co-dirigée par le Dr Marie Castets (CR1 Inserm, HDR) et le Dr Jean-Yves Blay (PUPH, HDR) portent sur la mort cellulaire et les cancers. Grâce au soutien d’Eva pour la Vie (55000 euros) et d’autres associations, cette équipe développe actuellement ces axes de recherche sur les rhabdomyosarcomes, les ostéosarcomes et les neuroblastomes ...