Maladie grave de l'enfant : les aides de l'Etat

Vous êtes parent(s) d’un enfant en situation de handicap, gravement malade ou accidenté et vous vous retrouvez dans l'obligation de réduire ou cesser votre activité professionnelle, ou votre recherche d'emploi ? Plusieurs aides existent pour limiter les complications financières. Tout d'horizon avec nos conseils pratiques ...

Tout d'abord, le premier réflexe est de vous rapprocher d'une assistante sociale afin de vous aider à effectuer les démarches. Il y en a généralement une (ou plusieurs) au sein de l'hôpital, ainsi que dans les CCAS (Centre communal d'action sociale, dans les communes de plus de 2000 habitants). Vous pouvez également vous rapprocher de notre association, qui pourra vous aider ou vous aiguiller vers le bon service.

Deux prestations légales existent : l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (Aeeh) et l’allocation journalière de présence parentale (Ajpp). Ces allocations ne sont pas soumises à condition de ressources .

 
L’allocation journalière de présence parentale (Ajpp)

Cette aide est ouverte aux salariés (du public ou du privé), aux travailleurs indépendants ainsi qu'aux demandeurs d'emploi indemnisés. Pour bénéficier de cette aide, vous devez réduire ou cesser votre activité (ou votre recherche d'emploi) pour aider votre enfant à charge atteint d’une maladie, d’un handicap ou victime d’un accident d’une particulière gravité. Sa situation rendant indispensable une présence soutenue et des soins contraignants sont justifiés par une attestation médicale. 

Vous pouvez disposer de 310 jours d'AJPP sur une période maximale de trois ans (avec un nombre limité de 22 par mois) au titre de chaque enfant.  La proposition de loi du député Paul Christophe, votée à l'unanimité en novembre 2021, permet un renouvellement exceptionnel de 310 jours, pour la même pathologie, après accord du service du contrôle médical.

  • Vous êtes salarié ? Vous devez faire une demande de congé de présence parentale auprès de votre employeur. 
  • Vous êtes indemnisé par Pôle emploi, VRPemployés de maison ou non-salariés ? Vous devez attester de jours d’arrêt d’activité. 

La Caf vous verse chaque mois le nombre de jours et de demi-journées d’absence pris. Le montant au 1er janvier 2022 est de 58,59 € par jour et 29,30 € pour une demi-journée, soit l'équivalent du SMIC mensuel pour un arrêt complet. Ce montant est majoré pour les personnes vivant seules. 

A noter : cette aide est à ce jour la plus rapide à obtenir (entre 2 et 4 mois).
 

 

L’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH)

Si votre enfant est atteint d’un handicap reconnu par la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées), l’Aeeh peut vous être accordée pour vous aider dans l’éducation et les soins à lui apporter.

Selon votre situation, la durée du versement varie :

- Elle peut s'étendre de 2 à 5 ans si le taux d’incapacité de votre enfant est compris entre 50 % et 79 %.

- Si le taux d’incapacité de votre enfant est au moins égal à 80 % et que son état de santé est stable ou s’aggrave, cette aide peut être versée sans limitation de durée jusqu’au 20e anniversaire de votre enfant.

- Si le taux d’incapacité de votre enfant est au moins égal à 80 % et que son état de santé présente des perspectives d’amélioration, la durée est comprise entre 3 et 5 ans. 

Vous pouvez, également, bénéficier d’une majoration si vous êtes parent isolé et que le complément de l’Aeeh vous est accordé parce que la situation médicale de votre enfant nécessite votre recours ou celui d’une tierce personne.

A noter : vous pouvez vous faire accompagner par l'association LEA pour monter votre dossier, qui est relativement complexe. Les délais d'attribution de l'aide sont à ce jour longs et très inégaux en fonction des départements : de 4 à 12 mois.

 

L’action sociale de la Caf en faveur des familles

En complément du versement de l’Aeeh et de l’Ajpp, chaque CAF peut soutenir les familles confrontées à la maladie ou au handicap d’un enfant en mobilisant ses travailleurs sociaux. Ils peuvent, dans certains cas, apporter une aide dans la prise en charge de votre enfant :

  • information sur les prestations légales,
  • orientation vers les partenaires institutionnels et les services spécialisés,
  • accompagnement dans le cadre de démarches spécifiques,
  • mobilisation des dispositifs d’aides financières...